Du moyen âge au XVIIIe
Au Moyen-âge, la religion prend une place importante dans l’art de l’orfèvrerie. On travaille principalement l’or, ainsi que les pierres et le verre coloré. L’utilisation de la couleur marque donc cette période. La découverte de nouvelles voies maritimes à l’époque de la Renaissance permettent l’approvisionnement de nouvelles matières. Le bijou est associé aux vêtements, on retrouve donc principalement des broches, des bijoux de chapeau, de cheveux, des diadèmes et des rubans de perles. C’est au cours du XVIIe siècle que de nouvelles techniques apparaissent, permettant ainsi de révéler l’éclat des pierres et des diamants. Les montures sont également allégées, un véritable art de la joaillerie voit le jour.
L’iconographie du bijou qui domine au XVIIIe siècle est la flore. Des bouquets d’œillets en pierres de plusieurs couleurs, inspirés de l’art islamique par la découverte des tissus provenant de l’Orient. Le nœud de ruban est un thème récurrent en joaillerie. Le nœud de Sévigné, par un enroulement d’or, de diamants, d’émeraude ou de saphirs est un illustre exemple.
XIXe
Le XIXe siècle voit la mise au point de la monture « à jour », une technique qui renforce la réfraction de la lumière sur les facettes des pierres taillées. Le bijou Empire, se caractérise par ses références à l’Antiquité et une véritable redécouverte des techniques du passé. On retrouve les camées ou les intailles entourées d’un cercle en émail par exemple.
La joaillerie du XIXe siècle est également marquée par la découverte en 1867 des mines de diamants du Cap, en Afrique du Sud. La joaillerie n’est donc plus l’exclusivité de la haute société. Enfin, c’est au XIXe siècle qu’est apparue la distinction entre bijoux de jour et bijoux du soir. Eugène Fontenay a écrit: « Le diamant n’est réellement bien qu’aux lumières, tandis que la beauté de l’or et des émaux est encore augmentée par l’éclat du jour. » Ainsi, l’on distingue la joaillerie (bijoux du soir), de la bijouterie (bijoux de jour).
Art nouveau (1895 – 1910)
La nature est l’une des principales sources d’inspiration de l’ Art nouveau, et surtout la flore par l’attrait à cette époque de l’art japonais. La seconde source d’inspiration est la femme. La plupart des bijoux Art nouveau n’utilisent qu’accessoirement les pierres précieuses comme le diamant, le saphir, l’émeraude et le rubis. Il privilégie les pierres dites « fines », « décoratives et organiques », comme la topaze, l’améthyste, l’agate, l’opale, l’ivoire ou encore la corne. Lalique emploie même le verre. Les grands créateurs se détachent de l’Art nouveau dès 1905, mais le courant perdure jusqu’en 1914 avec la production populaire.
Belle époque (1895 – 1914)
Ce courant s’inspire des arts décoratifs français du XVIIIe siècle, et se distingue par l’emploi du platine. Louis Cartier est le représentant du style « guirlande », associant les motifs floraux avec des nœuds et des rubans. A partir des années 1910, les maisons Chaumet, Boucheron, Van Cleef & Arpels développent également ce style. L’utilisation du platine permet de remplacer l’argent des montures, pour avoir des bijoux plus aérés. Le platine est associé à deux gemmes: la perle et le diamant, importé d’Afrique du Sud après la découverte de gisements en 1867. Ils se veulent modulables pour répondre aux exigences de la vie mondaine, ainsi une partie d’un collier peut devenir un diadème. La Première Guerre mondiale mettra fin à ce style Belle Epoque, et influencera le mouvement Art déco.
Art déco (1920 – 1935)
Le mouvement art déco marque une rupture avec les tendances du passé. Les créateurs utilisent les formes géométriques pour exprimer la modernité de la vie urbaine. Les gemmes adopteront de nouvelles tailles, plus géométriques comme la forme trapèze, la forme baguette. Van Cleef & Arpels développe à cette époque, le serti Mystérieux, les gemmes sont calibrées et sont juxtaposées les unes aux autres.
Cette évolution de style s’inscrit dans un contexte de mutation artistique avec le cubisme, le post-cubisme et le futurisme. Le monde industriel est une source d’inspiration pour les créateurs avant la découverte en 1922 de la tombe de Toutankhamon. Comme à la fin du XVIIIe siècle et au milieu du XIXe siècle, les motifs égyptiens connaissent un grand succès. Les bijoux se couvrent de scarabées, de pyramides. La culture grecque appréciée à la fin du XVIIIe siècle est de retour. Les bijoutiers s’inspirent également de l’Extrême-Orient, notamment de la Chine et du Japon, avec l’utilisation du Jade.
Tank
De 1936 à 1950, les bijoux sont larges et volumineux avec une succession de motifs géométriques articulés et rigides pour les bracelets, qui rappellent les chenilles des chars présents sur le territoire en cette période de guerre, d’où leur nom de « Tank ». Les bagues Tank, sont reconnaissables par leur volume, comme d’imposantes chevalières, souvent serties de diamants et de rubis de synthèse, puisque les gemmes se font rares. Cette période marque également le retour de l’or jaune, voire de l’or rose.
Période Moderne
Cette période est marquée par une confrontation des styles entre les artistes, parfois extravagants et audacieux. Par exemple, Line Vautrin s’est appliquée à bousculer les conventions d’une bijouterie « comme il faut ». Son collier Saute-mouton ou sa broche Soleil enchaîné, associent humour et mythologie. Le créateur Jean Schlumberger, s’inspire des fleurs, étoiles de mer, poissons, mis en lumière par un subtil mélange de couleurs.
Période Contemporaine
L’utilisation de l’or jaune domine dans les créations des années 1970. L’influence de l’Orient ou de l’Afrique est prédominante avec des gemmes colorées. Les années 80, voient apparaître des lignes plus sobres, des cabochons, ainsi que le retour de la perle, du corail, de la nacre. Par la suite, l’art de la joaillerie, et de la haute joaillerie est très riche avec l’apparition de nouvelles technologies, de nouvelles matières comme le titane. L’usage des matériaux précieux se mêle à des matières comme le bois. Le bijou n’est plus seulement un signe de richesse, l’inspiration se trouve autour de nous.